Livre II des Eléments - Chapitre 1

Une Lune pleine, un Ciel sans étoiles.
Un Vent sec, une Pluie fine.
Une Ombre qui plane sur la Citadelle, une Ombre figée devant.
Un Grondement sec, un flash, un visage qui s'éclaire.
Une Silhouette, immobile, qui fixe la Grille de Fer.

Sous sa capuche brodée, il levait les yeux vers la Citadelle.
Son Esprit s'envolait avec le Vent, et sans même le vouloir, tel un rêve, il se revoyait à l'intérieur.
Il voyais ces sourires sur les visages de ses anciens compagnons. Ces pleurs lors de la perte d'un Ami.
Ces long moments de rigolades au coin du feu, un verre à la main. Ces Nuits calmes sous le chants des Arbres qui les entouraient.



Il fixait la vieille Grille qui se trouvait devant lui, immobile.
Sans raison, le Vent cessa de souffler, la Pluie s'arrêta de tomber.
Les Arbres semblaient avoir disparus, car on n'entendait plus aucun bruit.
Puis doucement, une brise se leva... Mais pas un Vent naturel, non.
Un courant d'Air chaud vient entourer la silhouette. Un Air doux et apaisant.
Et la silhouette bougea.

Il s'avança vers les grilles, qui d'elles-même s'ouvrirent devant son passage, et il marcha droit vers la Grande Porte.
Lorsqu'il toucha la lourde poignée de fer, un flot d'émotions lui parcourut le corps, mais il avait murit depuis, et malgré ça, il ouvrit de nouveau la Porte, fermée depuis des Lunes.

Rien n'avait changé.
Les Statues du Hall étaient toujours là, immuables.
Les Tapisseries pendaient aux murs comme autrefois, seule une épaisse couche de poussière les avait fait vieillir.
L'atmosphère était un peu lugubre, mais après tellement d'années sans une Âme pour faire vivre la Citadelle, rien de plus normal.

La silhouette se mouva vers la Salon, si grand et si sombre. Tout les chandeliers portaient de vieux tas de cire fondue, brunis.
Les fauteuils étaient couverts pas des draps grisés par la poussière.
La cheminée était remplie de bois noir et de charbon froid.
La table arborait un beau napperon, encore fallait t-il retirer l'épaisse couche de saleté qui le couvrait pour le voir.
Rien n'avait bougé, tout était comme avant, juste plus gris, plus sombre.

Il fallait se mettre au travail. Il en avait pour plusieurs jours de nettoyage et de remise en ordre.


[...]


Quelques jours plus tard, ses efforts terminés, et récompensé, il pouvait de nouveau admirer la Citadelle dans toute sa splendeur.
Pour les murs extérieurs, une pluie bénéfique lui avait donné un sérieux coup de main, et le résultat était au-delà de ce qu'il avait imaginé.
La Grille autrefois rouillée, brillait sous les rayons du Soleil. Il l'avait laissé entre-ouverte exprès pour attirer la curiosité des Voyageurs.
Était-elle de nouveau habité, ou était-ce encore des Esprits qui s'amusaient à tromper le premier passant? Telle était la question qu'on pouvait se poser tellement la Citadelle semblait à présent irréelle.

L'Homme, content de son œuvre, s'adonna alors à un plaisir simple dont il avait l'habitude jadis.
Il s'installa confortablement dans un fauteuil moelleux. Le Feu dans la cheminée crépitait non loin de ses pieds engourdis.
Il déposa une tasse de thé sur le bord d'une petite table, près de lui, et enfin il baissa sa capuche sur sa nuque, découvrant sa chevelure blanche.
De ce qu'il se souvienne il avait toujours eu cette couleur de cheveux, blanc, bien qu'il n'ait jamais eu dans ses souvenirs de parents qui avait cette même teinte. C'était un peu sa caractéristique, pour se démarquer.

Mais il en avait une autre.
Une Caractéristique, un Pouvoir, un Don, peu importe le nom qu'on lui donnait, il ne l'avait jamais perdu.
Il s'était demandé si il était le seul de ses anciens compagnons à être dans ce cas, mais n'entendant jamais parlé d'une personne qui pouvait lui ressembler, il s'était fait à l'idée qu'il était le dernier.
Mais il était sur, qu'un jour surement, cette Terre redonnerait ce qu'elle avait déjà accorder. Il savait qu'un jour, d'autres viendraient.


[...]


Il n'avait pas attendu bien longtemps avant d'avoir des échos.
En effet, il n'était pas le seul Élu.
Il avait pris contacts avec ces Êtres hors du commun, et bientôt il voyait les premières têtes se présenter à la Citadelle.
Il le savait déjà, ils allaient s'unir pour une même cause.
Ils allaient s'unir sous la bannière des Symposiums.